La constitution des collections, la personnalité des collectionneurs et des mécènes, comme celle des marchands, est un sujet qui a été abondamment traité et de longue date pour les beaux-arts, les livres, les arts décoratifs, et plus récemment les textiles.

Collections, collectionneurs était le titre d’un colloque, tenu à Québec en 2000, qui interrogeait les textiles d’Amérique et de France sous l’angle des collections préservées dans les musées. En 2013, le Centre international d’étude des textiles anciens (CIETA) consacrait son congrès bi-annuel à L’histoire des collections et de la recherche dans le domaine des textiles. Cinq ans plus tard, un colloque organisé à Strasbourg par Jean-Pierre Lethuillier proposait de réfléchir à la collecte, l’exposition et la recherche des modes et des vêtements dans les musées européens.
Longtemps parents pauvres des arts décoratifs, les objets textiles y occupent aujourd’hui une place reconnue. L’Afet désire soutenir cet intérêt en proposant des journées d’étude consacrées essentiellement, et sans critère chronologique ou géographique, à l’éclosion et à l’évolution du goût pour les objets textiles dans un contexte muséal ou une société particulière, en analysant plus particulièrement :
- les critères de rassemblement, de collecte et les modalités de transfert à une personne morale (dons, héritages, recyclages, transmission…)
- la valeur marchande, affective et historique des tissus et les axes d’échanges
- la dimension pédagogique dont sont investies ces collections - notamment à l’époque où « l’art allait de pair avec l’industrie » pour former le goût des artisans, valoriser les acteurs, constituer des conservatoires à l’usage des industriels
- le rôle des musées et éco-musées pour la préservation de fonds industriels et de savoir-faire (patrimoine immatériel)
- la recherche d’un statut nouveau pour le textile devenu objet de collection.