Le discours philosophique a traditionnellement condamné le vêtement, c'est-à-dire l'apparence.

« Déchirer le voile des apparences », « les apparences sont trompeuses », le langage ordinaire conserve la trace de ce désaveu des apparences, largement consommé par le geste philosophique, en particulier dans le champ de la connaissance ou celui de la métaphysique. À rebours d'une telle conception largement glosée, nous proposons quelques éléments de réflexion sur la fonction positive du vêtement et plus largement du textile dans la pensée philosophique. Cette dernière proposition n'admet de pertinence qu'à la condition de considérer le vêtement comme une image, relevant d'un imaginaire propre, moins entrave de la pensée, que ce par quoi elle peut aussi se dire.

Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, Marie Schiele termine sa thèse en philosophie de l'art à la Sorbonne. Son travail de recherche porte sur l'imaginaire du vêtement, plus particulièrement sur un motif négligé de la théorie des arts et de l'histoire de l'art : le drapé. Elle s'intéresse également aux influences réciproques de la mode sur les modes de pensée, se traduisant par exemple par un renouveau du kitsch.

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