Nouveau mois, nouvelle rubrique consacrée aux inoubliables souvent oubliés dans l’histoire de la mode. Couturiers, dessinateurs, photographes, éditeurs, mannequins, petites mains, tailleurs, vendeuses…. Qui sont les multiples acteurs de l’industrie de la mode que l’histoire a eu tendance à oublier ?
Aujourd’hui, Jocelyne revient sur la figure emblématique d’Yvonne Deslandres (1923-1986).
A partir de 1950, Yvonne Deslandres se consacre à l’étude du costume et de son histoire. Elle organise de nombreuses expositions en France et à l’étranger dont « Poiret le Magnifique » en 1974. Grâce à son travail, l’Union française des Arts du Costume (créée en 1948 sous l’impulsion de François Boucher) devient l’une des plus importantes collections dans le monde. Elle donnera naissance au Musée de la Mode ouvert en 1986 (aujourd’hui au sein du Musée des Arts décoratifs de Paris (MAD)) dont elle fut une des marraines.
Admiratrice de Vionnet, passionnée de mode, Yvonne Deslandres sait apprivoiser les créateurs de son temps, tels que Paco Rabanne, Alaïa, Balenciaga, Courrèges, et son préféré Miyake afin d’enrichir les collections de l’UFAC. La couturière Schiaparelli, notamment, lui fait cadeau de 90 modèles.
Toujours en quête de découverte, Yvonne Deslandres s’enthousiasme devant les nouveaux talents et demande aux écoles de mode de lui envoyer chaque année leurs modèles primés, ainsi qu’à tous les grands créateurs de lui confier leur modèle préféré dans chacune de leur collection et le modèle qu’ils avaient le mieux vendu.
Également auteure, Yvonne Deslandres participe à l’élaboration du livre de François Boucher, Histoire du Costume en Occident de l’antiquité à nos jours (1966 & 1987). Elle écrit également L’enfant et son Image (1972), Le Costume, image de l’homme (1976), Poiret (1986), et L’Histoire de la Mode au XXe siècle (1991).
Personnalité rare au franc parler redoutable, surnommée « le Langlois de costume », Yvonnes Deslandres meurt en 1986, peu connue du grand public mais reconnue par tous les professionnels.