Alors que la renouée des teinturiers (Polygonum tinctorium) a été introduite au Japon au IVe siècle et y est devenue la principale source d’indigo dont la culture et l’usage perdurent de nos jours, d’autres sources d’indigo subsistent, avec parfois une dimension identitaire pour certaines minorités, comme la culture du Strobilanthes Cusia dans le sud du Japon (Okinawa).
Savoir-faire intimement lié à l’histoire textile japonaise, la teinture à l’indigo s’y pratique toujours avec les procédés séculaires des cuves à fermentation. Par comparaison entre les performances réductrices de différentes cuves (sukumo, Strobilanthes, indigotier et cuve européenne au pastel), cette conférence montre leurs atouts et leurs différences à travers 40 couleurs échantillonnées.
La séance aura lieu en anglais
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Intervenante
Hisako Sumi (artiste textile, teinturière en indigo, chercheuse)
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À propos du séminaire
Avec la pourpre des coquillages, l’indigo est probablement le plus ancien colorant naturel. L’indigo n’est pas une plante et n’existe donc pas à l’état naturel. C’est une matière colorante dont l’extraction est possible à partir de diverses espèces selon les régions tempérées (le pastel ou la persicaire à indigo) ou tropicales (famille des Indigofera) où il est produit. Au sein des quelques végétaux producteurs de colorants bleus, l’indigo est celui qui offre la plus grande solidité à la lumière. Ainsi, nombreux sont les explorateurs, hommes de lettres ou de sciences, artistes, teinturiers… qui ont voyagé sur les traces du bleu le plus largement partagé dans l’histoire de l’humanité, fourni par les plantes à indigo.
Plusieurs techniques existent entre la fabrication d’un pigment végétal d’indigo ou l’usage direct des feuilles de plante préparées pour le montage de cuves réduites naturellement, souvent par fermentation. L’histoire de l’indigo est aussi celle de ces procédés, dont plusieurs exemples seront proposés au cours de ce séminaire, comme la cuve de pastel picarde et la cuve japonaise traditionnelle dénommée sukumo. En 1883, le chimiste allemand Adolf von Baeyer réalise la synthèse chimique de l’indigo. Sa commercialisation nécessite quatorze années de plus pour être rentable. Ce n’est donc qu’à l’extrême fin du XIXe siècle que l’indigo de synthèse concurrença l’indigo naturel.
De nos jours, sous son état naturel comme synthétique, la quasi-totalité de l’indigo produit actuellement dans le monde est utilisée pour la teinture et reste l’un des colorants mondiaux les plus populaires.
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Informations pratiques
26 février 2020- 18H-20H
Galerie Colbert, auditorium
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris
Entrée libre
Emplacement
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