Tous les modes de pratique du dessin y figureront : du brouillon illisible que l’artiste a néanmoins conservé car utile pour l’avancée de son projet, au dessin ou pastel extrêmement ciselé et œuvre aboutie en soi, en passant par les notations, croquis, esquisses, études, copies… Toutes les techniques du dessin de la période seront également très largement représentées : pastel, sanguine, fusain, crayon noir, graphite, pointe de métal, craie, aquarelle, gouache, peinture à l’essence, encres, huile sur papier mais aussi l’estampe marqué à cette époque par le renouveau de l’eau-forte, l’essor de la lithographie et l’âge d’or de l’illustration.
Le projet conçu pour Quimper et Evian porte sur un choix thématique qui suivra un fil conducteur : celui du cheminement par et à travers l’imaginaire des artistes, sans les enfermer dans des mouvements et en tissant un dialogue plutôt par association libre entre leurs dessins. Ainsi le terme d’arpenteur se réfère-t-il au mouvement : celui de la main qui trace des lignes. Tracé, trajet, retours, repentirs, reprises sont partie intégrante du dessin. Sans chemin déterminé : l’exposition envisage donc le dessin comme lieu d’expérimentation, d’hésitations, où le doute reste visible. On y percevra le cheminement de l’artiste, cheminement qui pourra aboutir à autre chose, à un tableau, un décor, une sculpture, un objet, une architecture, mais le plus souvent le cheminement reste sans but, ou sans but autre que de dessiner mieux, mieux saisir la forme, mieux donner corps à ses rêves, parfois pur plaisir et délassement. « Arpenteur » traduit donc l’idée du dynamisme du dessin, de sa dimension inchoative et progressive.
L’exposition sera aussi une invitation au voyage, moins au voyage pittoresque qu’au voyage dans l’imaginaire. Les « rêves » sont entendus au sens large, de monde intérieur, d’onirisme, de songe, rêverie et imagination créatrice. Les artistes dessinent « la carte du monde imaginaire (qui) n’est tracée que dans les songes » (Charles Nodier, Rêveries). Ils pénètrent la « seconde vie » qu’est le rêve et percent « ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. » (Gérard de Nerval, Aurélia). Grâce au pouvoir de l’imagination, ils créent « un monde nouveau » apparenté avec l’infini (Charles Baudelaire, Salon de 1859, III, « La reine des facultés »).
- Projet conçu par le musée d’Orsay à partir de la collection de dessins.
- exposition organisée avec le soutien exceptionnel des musées d’Orsay et de l’Orangerie, co-produite avec le Palais Lumière d’Évian
Emplacement
Musée des Beaux-arts de la ville de Quimper, 40 place Saint-Corentin, QuimperDirections
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